Cambourakis
De la marge au centre: Théorie féministe – bell hooks (trad. Noémie Grunenwald)

Avec De la marge au centre, son deuxième essai paru aux États-Unis en 1984, bell hooks poursuit la réflexion initiée dans Ne suis-je pas une femme ? Étudiant les succès et les manquements des mouvements féministes qui ont traversé le XXe siècle, elle constate l’échec de la création d’un féminisme de masse qui s’adresserait à toutes. Elle s’attache ainsi, dans un style toujours accessible, à bouleverser les représentations habituelles de la pensée féministe majoritaire en plaçant au centre de sa réflexion les femmes noires et/ou des milieux populaires, insistant sur le besoin profond d’une approche révolutionnaire de ces questionnements.
Cet ouvrage percutant a imposé bell hooks comme l’une des voix les plus influentes et stimulantes de la scène féministe.
Ombre – Lefteris Giannakoudakis (trad. Lucile Arnoux-Farnoux)

Héraklion, mai 2012. Dimos Guérès, policier en instance de divorce, quitte précipitamment Athènes pour rejoindre sa Crète natale et venir au chevet de son père mourant. À peine arrivé, il découvre sur une plage le corps d’une femme assassinée. Dans sa bouche, un scarabée rouge et une étrange bague ressemblant fortement à celles que portait chacun de ses parents. Serait-ce une simple coïncidence ? Est-il réellement possible que le bijou familial se soit retrouvé dans la bouche d’une inconnue ? Étant donné l’originalité de l’objet, il est permis de douter.
Tandis que les élections législatives se profilent, laissant envisager une probable victoire d’Aube dorée dans le contexte délétère de la crise de la dette, Dimos Guérès se trouve contraint malgré lui de résoudre une intrigue qui le replongera des décennies en arrière, jusqu’aux affrontements avec les Turcs à Chypre en 1974, levant le voile sur un certain nombre de non-dits et de secrets de famille qui le bouleverseront.
Le Justicier d’Athènes – Petros Markaris (trad. Michel Volkovitch)

La Grèce traverse des heures sombres : de nombreux citoyens athéniens plongent dans une grande précarité, certains allant même jusqu’à se donner la mort pour ne plus avoir à subir les conséquences de la crise économique. Mais un mystérieux assassin décide de prendre les choses en main, en proposant un antidote quelque peu radical à la recrudescence des fraudeurs fiscaux : la ciguë, le poison qui a tué Socrate. Petit à petit, celui qui s’autoproclame « percepteur national » s’érige en héros populaire, mettant au jour d’importants réseaux de corruption et semant la panique dans les hautes sphères de l’État. Une fois de plus, c’est au commissaire Charitos de mener l’enquête, qui va lui donner bien du fil à retordre. Parviendra-t-il à concilier son devoir de policier et sa conscience de citoyen désenchanté ?
Le dernier aujourd’hui – Kostis Maloùtas (trad. Nicolas Pallier)

Il était une fois une nation dont la destinée prit subitement un tournant bien peu ordinaire. Un beau jour, son roi trouva que la dictature du soleil avait assez duré, et il décida de prendre sa place. C’est ainsi que le calendrier changea de maître : lorsque le roi émergeait des bras de Morphée, une nouvelle journée pouvait commencer, avant de s’achever quand le roi se couchait. Mais lorsqu’un nouveau monarque au sommeil capricieux accède à la fonction suprême, le cours du temps se voit bouleversé comme jamais auparavant. Car si le souverain insomniaque a le pouvoir de donner naissance à un nouveau jour, il ne règne pas pour autant sur le cœur de sa bien-aimée, une source d’inquiétude qui chamboule ses nuits comme ses journées. Dans cette fable déroutante et tendrement ubuesque, où l’univers se retrouve doté d’un grand horloger impuissant, Kostis Maloùtas nous rappelle que l’un de nos plus grands pouvoirs est celui que nous avons de nous raconter des histoires.
Rue des cascades

Au pied du mur: Mémoires (1942-1954) – Abel Paz (trad. Jean-Marc Matallana)
Jusqu’alors inédit en français, Au pied du mur est le dernier tome des mémoires d’Abel Paz, combattant de la guerre d’Espagne et figure de l’anarchisme, qui, après avoir tenté de prendre part à une résurgence précaire de résistance libertaire au régime franquiste, devient l’un des nombreux témoins du quotidien des geôles de la dictature nationale-catholique. Ses souvenirs de la période 1942-1954 éclairent les relations de solidarité, les rapports de pouvoir et les débats houleux entre prisonniers (notamment au sein de la CNT), mais aussi, durant cette période tragique et décisive, les errements et bifurcations du mouvement anarchiste et de la solidarité internationale.

Femmes de maïs – Guiomar Rovivar
Ce livre nous parle des femmes indiennes mayas du Chiapas. Qui sont ces femmes, dont certaines sont devenues des commandantes zapatistes, mais qui, dans leur immense majorité, représentent toujours l’échelon le plus bas et le plus piétiné par l’homme qui soumet les autres hommes et à plus forte raison la femme ? Dans la lutte pour la défense des us et coutumes des peuples indiens, qu’ont donc les femmes à gagner et à perdre ? Cet ouvrage sera le sixième titre de la collection « Les Livres de la jungle ».
Éditions libertaires/Éditions du Monde libertaire

Malatesta, biographie en image d’une figure de l’anarchisme italien – Fabio Santin et Elis Fraccaro
Il s’agit de l’édition en français d’une bande dessinée publiée en Italie en 1980, aux éditions Antistato, et dont les dessins ont été maintes et maintes fois reproduits dans les diverses publications libertaires, sans qu’on en connaisse toujours l’origine. Errico Malatesta (1853-1932) fut un lutteur et un polémiste de grande envergure, un monument du mouvement ouvrier transalpin. À 19 ans, il adhère à la Première Internationale, et devient rapidement le secrétaire de sa section italienne. C’est là qu’il rencontre Bakounine et adopte ses conceptions collectivistes anti-étatiques. Dans une période où le mouvement socialiste se clarifie, où ses différentes branches (réformiste, révolutionnaire, étatique, anti-étatique, etc.) se singularisent, Malatesta fait partie de ceux qui réfléchissent et donnent de la voix. Pendant plusieurs décennies on le verra participer à tous les grands débats qui agiteront le mouvement ouvrier et libertaire.